The Tiger's Mouth Blog: Notes sur l’anatomie et la physiologie : Introduction
Article #1
Article original en anglais publié le 13 mars 2010
Traduction française, révisée et approuvée le 23 janvier 2011
Depuis quelque temps, on m’encourage à publier régulièrement une série d’articles sur le site Web international de la Société de tai chi taoïste. J’entreprends ce projet aujourd’hui même.
Ces notes devraient refléter ce que j’ai appris des mes instructeurs, étudiants et collègues pendant seize années de pratique des arts internes de santé Tai Chi TaoïsteMC, et elles me permettront d’établir des liens entre ces leçons et mes connaissances professionnelles de médecin de famille.
Pour mener à bien cette entreprise, il faut faire des rapprochements entre deux mondes très différents, les traditions médicales orientales et occidentale, qui sont toutes deux le fruit d’une longue et riche histoire. Au cours de cet examen, on découvrira des liens clairs entre ces traditions, ainsi qu’un grand nombre de connaissances partagées, mais on pourra également se rendre compte qu’elles reposent sur deux conceptions distinctes de la vie.
Même ceux d’entre nous qui n’ont pas de formation académique en sciences de la santé occidentales voient l’enseignement du tai chi à travers le prisme des opinions prévalentes de leur culture sur la forme et les fonctions du corps, les attitudes face à la maladie et la signification de celle-ci, ainsi que sur la préservation et le rétablissement de la santé. Il appert que l’établissement de liens entre notre expérience personnelle de la vie et les perspectives offertes par la pratique des arts internes de santé Tai Chi TaoïsteMC est une entreprise enrichissante et passionnante, mais souvent déroutante.
Il est clair que les avantages que chacun retire des arts internes de santé Tai Chi TaoïsteMC dépendent de sa condition particulière. On constate également que ces bienfaits évoluent et changent avec le temps, c’est inévitable.
Pour ma part, c’est la grâce et la quiétude de l’enchaînement des 108 mouvements qui m’a incité à m’inscrire à un cours de débutants. À cette époque, je m’efforçais d’être à la hauteur des responsabilités stressantes d’une vie qui m’était très chère, une vie d’engagement intense partagée entre la pratique de la médecine familiale en milieu rural et ma propre famille étendue. Le premier bienfait du tai chi fut la prise de conscience de ma condition stressante et du besoin de calme que j’éprouvais, un élément essentiel pour ma vie.
Au fil des ans, j’ai reçu bien d’autres bienfaits, comme l’acceptation de la condition actuelle de mon corps et de mon esprit, l’habitude de la pratique régulière de ces arts, seul ou en groupe, une plus grande patience, ainsi que la capacité de conserver le sens de l’humour et d’apprendre de l’expérience des autres. De plus, la pratique de ces arts m’a aidé à lutter contre les effets du vieillissement, à passer à travers des périodes difficiles de ma vie, ainsi qu’à maintenir une vie physique active malgré des problèmes permanents dus à un disque lombaire blessé.
Une autre expérience que je juge tout aussi enrichissante fut celle d’apprendre à partager les avantages de ces arts taoïstes anciens avec des gens souffrant d’affections pour lesquelles la médecine occidentale n’offre que des solutions incomplètes. C’est le cas notamment des personnes affectées par la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, l’arthrite ou un accident vasculaire cérébral et de ceux dont la vie est hypothéquée par les conséquences à long terme de graves traumas ou par un état de faiblesse et de raideur dû à des années d’inactivité physique. Habituellement, la pratique de ces arts ne fait pas disparaître ces problèmes, mais elle offre un cadre qui permet de travailler activement avec d’autres à la recherche de solutions.
La possibilité d’aider d’autres personnes qui redécouvrent le plaisir de bouger et d’améliorer leur équilibre, leur structure corporelle et leur endurance élargit mes perspectives et me procure beaucoup de satisfaction.
Il y a plusieurs années, pendant une semaine sur le rétablissement de la santé, un anthropologue judiciaire m’a dit : « Regarde autour de toi et ramasse tout ce que tu peux. », en parlant des avantages marqués que nous retirons des connaissances et travaux des autres. Un bref examen des approches anatomiques et physiologiques de la médecine occidentale nous offre des perspectives éclairantes sur des disciplines aussi diverses que l’anatomie, le génie biologique, l’intégration structurale, la chirurgie plastique, l’ostéopathie, l’orthopédie, la biologie, la physiothérapie, l’anthropologie, la sociologie et la kinésiologie. Nous y reviendrons au cours des prochains mois.
Il faut garder à l’esprit que l’intégration de ces vues éclairantes afin d’obtenir une meilleure compréhension de notre discipline commence toujours dans la salle de classe. Ainsi, les progrès que nous réalisons dans notre pratique nous ouvrent de nouvelles perspectives sur l’application des principes de l’anatomie et de la physiologie enseignés par la médecine occidentale.
Notre pratique est comme un chantier en développement, et il en va de même pour ces articles. Pour toute question ou commentaire concernant ce blogue, n’hésitez donc pas à me contacter.
Je ne pourrai répondre à tous les commentaires, mais ils comptent beaucoup pour moi et je me ferai un devoir de les lire tous.
Les références présentées dans ces articles vous permettront d’approfondir les points qui vous intéressent, si vous en avez le temps. Au fil des semaines, elles formeront une bibliographie commentée qui devrait faciliter vos recherches sur tout sujet qui vous intéresse.
Pour l’étude de l’anatomie, des images sont essentielles. Dans ces notes, je ferai référence à des planches du manuel d’anatomie de Netter1. Je vous encourage aussi à vous procurer un livre d’anatomie qui vous convient et à prendre le temps de vous y retrouver.
Dr. Bruce McFarlane
1 Atlas of Human Anatomy, 4e édition, Frank H. Netter, Saunders Elsevier, 2006, ISBN-13: 978-1-4160-3385-1.
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