Blogue de la Bouche du tigre: Notes sur l’anatomie et la physiologie : Le système nerveux mobile
Article #6
Article original en anglais publié le 13 avril 2010
Traduction française, révisée et approuvée le 23 janvier 2011
Comme on l’a déjà vu, le fascia crânien est l’une des quatre couches du fascia de notre corps. L’espace créé par cette couche, la cavité dorsale, abrite et protège le cerveau, la moelle épinière et le liquide céphalorachidien (LCR).
Or, la fonction spécialisée de tous les nerfs, notamment ceux du cerveau et de la moelle épinière, est la communication. Cette fonction fait appel à la conduction, un processus électrochimique qui se produit à la surface de chaque nerf, ainsi que dans son milieu liquide interne. Ce travail de notre système nerveux se poursuit même quand les mouvements de notre vie quotidienne soumettent les nerfs à des mouvements continuels d’allongement et de raccourcissement, d’enroulement et de déroulement, de fléchissement et de redressement, de compression et de relaxation.
Dans le dernier article, Le système nerveux est fait pour bouger, nous avons vu que la mobilité des tissus nerveux est une propriété intégrée de ceux-ci.
Aujourd’hui, afin de mieux comprendre l’activité physique des tissus nerveux, nous allons examiner une description, selon David Butler¹, de nos connaissances en neurodynamique, une science qui examine le jeu réciproque entre les capacités physiques du système nerveux et son aptitude à transmettre les messages.
Cet examen de la vie physique de nerfs nous permet de mieux comprendre comment les arts internes de santé Tai Chi TaoïsteMC facilitent le maintien de la vitalité des tissus nerveux profonds du corps.
Les tissus nerveux sont toujours actifs pendant leurs tâches de communication :
- Le tronc cérébral est constitué du mésencéphale, du pont de Varole et de la région médullaire. Placé sous les grands lobes du cerveau et devant le cervelet, il relie les deux hémisphères cérébraux à la moelle épinière plus bas. Comme on peut s’y attendre à cause de son emplacement central, il joue un rôle crucial dans le maintien des fonctions vitales, notamment en assurant en permanence l’effort respiratoire, les contractions régulières du coeur et le maintien de la pression sanguine et cela, sans effort conscient de notre part (voir la figure 1 ci-dessous). Fort bien, mais qu’arrive-t-il à cette région du cerveau quand nous bougeons? À mesure que le cou (colonne cervicale) passe de l’extension complète (flexion arrière) à la flexion complète (flexion avant), on note un certain nombre de changements : le tronc cérébral s’allonge de 1,5 cm; les nerfs crâniens 5 à 12 sont fortement étirés à leur sortie dans la base du crâne, au point où ils quittent la zone de protection de celui-ci pour se connecter aux structures extérieures de la tête; le quatrième ventricule prend une forme allongée plus étroite; la région médullaire se déplace vers l’avant, sa circonférence diminue de 4 mm, et l’angle entre la colonne et la région médullaire change.
- Les colonnes de cellules nerveuses qui descendent le long de la face postérieure de la moelle épinière s’allongent avec la flexion et se raccourcissent avec l’extension. Dans le cas d’une flexion latérale, les voies nerveuses du côté convexe s’étirent plus que celles du côté concave.
- Quand elle passe de l’extension à la flexion, la moelle épinière cervicale glisse vers l’avant dans le canal rachidien, s’allonge de 20 % et s’amincit de 30 %. Parce que les nerfs de la moelle épinière peuvent former des spirales et des plis, ils peuvent se dérouler à mesure que la moelle épinière s’allonge ou se replier à mesure qu’elle se raccourcit.
- Dans les membres supérieurs, le nerf médian fournit tant d’informations sensorielles qu’on le surnomme « les yeux de la main ». Prenant sa forme juste au-dessus de l’aisselle, il descend sur toute la longueur des membres supérieurs jusqu’aux doigts (voir la figure 2). Chaque fois que nous allongeons la main à quelque distance du corps, le nerf médian s’allonge d’environ 20 %. Tout stress indu exercé sur un point ou l’autre de sa longueur gêne son fonctionnement. Le syndrome du tunnel carpien, par exemple, apparaît en cas d’encombrement chronique du nerf médian au niveau du poignet. Cette affection commune montre comment l’altération du milieu physique d’un nerf peut avoir de graves répercussions sur sa fonction.
Atlas of Human Anatomy, 4e édition, Frank H. Netter, Saunders Elsevier, 2006, ISBN-13: 978-1-4160-3385-1
The Sensitive Nervous System, David Butler, première édition, 2000, ISBN 0 646 40251 X
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